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Je te vois tenant le moniteur dans tes mains. Tu le regarde avec de grands yeux, tu ne semble pas y croire. Depuis combien de temps était-tu infecté ? Je regarde tes mains resserrant leur emprise sur l'appareil, et tout ton corps qui se crispe. Je lève mes yeux en essayant d'apercevoir les tiens, mais ils sont fermés et je ne vois que les larmes qui en coulent.
Je te vois souffrir, et ça me fait mal. J'essaie de trouver les mots, de te dire que c'est faux, que cet appareil stupide se trompe, qu'il est impossible que tout soit brisé en un instant. J'essaie, et je n'y arrive pas. Je me rends compte que mes joues sont anormalement chaudes et piquantes. Ah oui, c'est le sel de mes larmes qui me brûle la peau.
Je te regarde à nouveau, et cette fois je vois ton regard humide. Tu me regardes et me demande :
" - Pourquoi pleures-tu ? "
Je pleures parce que je vais te perdre, et que tout sera fini avant même que tout n'ai commencé. Je pleures parce que cette perspective me fait peur. Alors je te réponds :
" - Je pleures parce que j'ai peur de te perdre, parce que je sais que désormais il ne nous reste plus d'espoir et parce que je... je... "
Les mots me déchirent le larynx, et meurent finalement dans ma gorge. Alors je me tais. Tu vas mourir, c'est sans issue. Tu dépérira lentement et je ne pourrais qu'être le témoin de ta déchéance. Le virus te rongera la chair, tarira tes veines et te briseras les os. Puis tout finira par une lente asphyxie, car tes poumons déchirés ne te permettront plus de respirer. Pas de remède, pas de miracle. Ce virus est la onzième plaie d'Égypte.
Tu prends mon visage dans tes mains, tes mains si chaudes, si douces. Tu essuies mes larmes avec tes doigts, puis tu embrasses mon front. Tu me chuchote que ce n'est pas grave, que tout ira bien. Puis je te regardes dans les yeux.
" - Tu sais que c'est faux.
- Oui. Mais je mourrais heureux...
- Ne dit pas ça ! Tu ne dois pas mourir, tu ne peux pas ! "
Je t'aime. C'est la seule certitude qu'il me reste. Mais c'est le plus important. Nous irons au centre de soins, nous essaierons de retarder l'échéance.
Que tu vives, ne serais-ce qu'une minute de plus.
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